Les Musiques dans Zelda

Tcheco grande spécialiste dans le monde de musique, vous a préparée un long dossier sur la musique dans Zelda. A lire d’urgence !

 

La musique dans les Zelda

On a connu en quelques années une multitude d’innovations dans chaque Zelda, qui ont plus ou moins enchanté les gamers. Que ce soit des innovations de Gameplay, des graphismes, du passage de la 2D à la 3D, des scénarios ayant presque tous un rapport avec la Triforce… De nouveaux objets sont apparus, comme le boomerang, l’arc, d’autres ont toujours été là, comme l’épée ayant le pouvoir de repousser le Mal, les bombes… Et au final, on se rend compte que le Zelda d’aujourd’hui est bien différent de celui d’il y a 20 ans, sans pour autant complètement changer : un Zelda reste toujours un Zelda, il y a toujours le même héros, presque les mêmes personnages secondaires, et une ambiance de jeu bien caractéristique à la série, mais toujours visitée différemment : sombre, enfantine, humoristique… Un bon amateur reconnaîtrait très vite un Zelda, même jamais paru, grâce à plusieurs critères : le héros toujours habillé en vert, une princesse bien connue, la Triforce, évidemment, une agréable sensation de liberté… et puis, surtout, la musique. Si tous les Zelda sont chacun assez différents les uns des autres, la musique est toujours la même, mais améliorée, peaufinée année après année, jeu après jeu. La musique sur mauvais synthétiseur des premiers opus n’est maintenant plus qu’un souvenir, puisqu’elle a laissé place à de nouvelles technologies maintenant, et, nous verrons même dans quelques temps une magnifique musique orchestrale sur Twilight Princess. Mais le mieux, c’est que cette musique ne se contente pas d’habiller le jeu, elle entre vraiment dans le scénario, on ne fait pas que l’écouter, on en joue par l’intermédiaire le plus souvent d’un ocarina, et d’une baguette dans The Wind Waker. Certains jeux de la série ont obtenu des notes très moyennes dans des critères comme le scénario ou les graphismes, mais les notes sont toujours élevées à partir du moment où l’on parle de la bande-son. Je vous propose donc ici une analyse détaillée des mélodies de Zelda, car elles sont si belles, si envoûtantes, qu’elles méritent bien qu’on leur consacre un peu de temps.

Tout d’abord, je vais m’intéresser à la musique de plusieurs jeux, un par un :

 

A Link to the Past

Dans ce jeu, la plupart des musiques, surtout celles des grandes batailles comme les boss ou Ganon, sont très rythmées. Elles servent dans les combats à garder une impression de vivacité qui nous pousse à être encore plus actif que dans d’autres endroits. Beaucoup de mélodies donnent un aspect assez sombre, mais le plus souvent dans l’accompagnement. Il est toujours un peu inquiétant, un peu mystérieux, et met pas mal de suspens. Mais il est fréquent qu’on retrouve par-dessus une mélodie fière et gaie, jouée par des ” instruments ” (je met des guillemets car ce ne sont pas des instruments mais un synthétiseur, qui imite souvent des instruments comme la flûte, la trompette, l’orgue, ou même le violon et autres instruments à cordes) à vent, de la trompette pour donner une impression de cérémonie royale et de la flûte pour un petit air vif et joyeux. Toutes les musiques sont assez rapides, sauf celle du village Cocorico : l’accompagnement avec un instrument à cordes (harpe) est très lent, et la mélodie ressemble assez à une berceuse. On peut donc dire que le village est un endroit calme et reposant, et comparer la musique qui berce avec le nom du lieu, qui est le cri du coq quand il réveille tout le monde le matin.

 

Ocarina of Time

Ici, les musiques sont beaucoup moins sombres que dans A Link to the Past, et même si certaines gardent un côté mystérieux, on a souvent par-dessus un air de flûte, ou d’autre instrument à vent allant dans les aigus qui détend quelque peu l’atmosphère. Dans la forêt Kokiri, la mélodie est très enfantine, on pourrait même imaginer une petite marionnette en train de danser, ou quelque chose d’autre avec un brin d’humour. La musique est rythmée et séparée en petites phrases bien démarquées les unes des autres. Un autre air très dansant est celui des Bois Perdus : on imagine volontiers un tourbillon de feuilles s’élevant dans les airs, des animaux sortant de leur trou pour sautiller dans la musique… Il y a aussi la place du marché, où l’on pourrait s’attendre à voir une ribambelle de jeunes filles en jupe longue et tablier blanc débarquer et faire une ronde au centre de la place, avec quelques musiciens pour les faire danser. Par contre, le village Goron est très différent, il ressemble un petit peu à une cérémonie religieuse Africaine, avec des sorciers dansant autour d’un feu avec des plumes sur la tête. On explique cela par le fait que la musique n’est jouée que par des percussions, du style djembé, avec un xylophone qui fait son apparition peu après. Comme village il y a également le village Cocorico. Son thème est exactement le même que dans A Link to the Past, c’est toujours une drôle de berceuse, pour deux instrument : un à cordes pour l’accompagnement, et l’autre à vent pour la mélodie. Le domaine Zora et la Caverne des glaces sont dans le thème de l’eau, et ont donc une musique… aquatique. Pour faire cela, on a utilisé des instruments pouvant aller dans des tons très aigus, avec des arpèges, des petits accords tout doux pour la glace, et un accompagnement très fluide pour l’eau. Quand au combat, c’est tout le contraire, on a là une musique très grave, toujours introduite par quelques accords arpégés arrivant d’un coup, pour nous plonger tout de suite dans l’action, avant de passer au thème proprement dit. Il est joué par un synthétiseur qui joue des notes qui durent, avec un son très spécial, qui met des frissons dans le dos. Et derrière, c’est une série de notes très rapides toujours sur le même rythme pour garder toujours un mouvement incitant au combat. Dans deux temples, celui de l’esprit et celui du temps, la mélodie est faite de notes assez lentes mais continues, qui peuvent faire penser à un fantôme se déplaçant dans les ténèbres pour le temple de l’esprit, ou tout simplement au temps qui passe, lentement mais sûrement dans le temple du temps.

Avec toutes ces petites impressions un peu éparpillées sur les différentes musiques que l’on peut trouver dans Ocarina of Time, on en arrive à la conclusion suivante : Les musiques de la plupart des lieux du royaume d’Hyrule comme les villages ou les domaines d’autres peuples sont joyeuses, dansantes et conviviales. Celles des donjons laissent pour la plupart planer une ambiance mystérieuse et parfois même un rien inquiétante. Quant aux combats, elles sont très vives et rythmées, tout en restant sombres, comme pour nous alerter d’un danger et nous inciter à combattre avec autant d’énergie que possible.

 

The Wind Waker

Les deux thèmes principaux de cette oeuvre : le vent et la mer. Par conséquent les musiques sont fluides pour symboliser le doux mouvement des vagues ou la course infatigable du vent. Les deux se rejoignent puisque le vent est surtout utilisé lorsque l’on est sur le bateau Lion Rouge. On remarque cela dès le début du jeu, sur l’Île de l’Aurore : la mélodie est la même que dans le village Kokiri de Ocarina of Time, mais dans des tons plus graves avec un accompagnement léger. On imagine donc beaucoup mieux la mer, les vagues sur le sable, les bateaux avançant paisiblement sur l’eau… Ensuite, après un petit passage à la Forteresse Maudite, nous arrivons sur Mercantîle. Aucune note n’est piquée, elles sont toutes plus ou moins liées avec toujours le petit air joyeux qui illustre si bien les endroits (village ou île) marchands. Il y a aussi dans la musique le côté animation : en effet, Mercantîle est sans conteste l’endroit où il y a le plus d’énigmes à résoudre, de petits problèmes personnels des habitants à régler, de passages secrets à trouver, de petits lutin tout vert à délivrer ^^… Tout ça se ressent dans la musique, si l’on écoute bien. Après, nous voici sur l’île du Dragon. La musique ici est très ” celtique “, il n’y a qu’à écouter les sons sortis par les instruments et la vivacité de la mélodie qui caractérise si bien la musique celte. Il y a un accompagnement très rapide à la guitare avec une mélodie à la flûte de pan très vive elle aussi, le tout est vraiment magnifique ! Une fois la perle obtenue, cap sur l’île aux forêts : C’est un petite musique assez discrète que nous avons, avec pas mal de xylophone et quelque note jouée par un synthé aux sons assez bizarres. A la fin du donjon, lors de la cérémonie, la musique jouée par le petit Dumoria est vraiment splendide : elle est très rapide, et si gaie que tous les Korogus se mettent à danser, l’Arbre Mojo semble le plus heureux du monde, et Link a l’air ravi lui aussi. Rappelons que cette fête est donnée pour que L’arbre Mojo fasse tomber ses graines, qui seront ramassées par les Korogus puis transportées aux quatre coins de la carte. Cette mélodie est donc là pour présenter le naissance de la vie par la Nature, ce qui est vraiment une belle réussite. Je vais ensuite parler du château d’Hyrule, avec un air qui rappelle assez A Link to the Past. On commence avec des accords chantés par des choeurs, puis nous avons d’autres accords répétés et graves qui constituent le reste de la musique, avec de temps en temps une petite mélodie aiguë par-dessus. Cette musique est très singulière, très sombre, elle est donc bien adaptée au contexte : un palais en ruines enfoui sous les eaux, des monstres figés dans la pierre, un univers en noir et blanc, une sensation de mort qui flotte dans l’air… bbrrr, de quoi donner des frissons ! Puis nous avons le thème du roi d’Hyrule : une douce mélodie au clavecin qui commence lentement, avec une basse toujours au même rythme, changeant très peu de note. Vers le milieu, nous accélérons légèrement, jusqu’à arriver à une fin vivace se terminant sur un arpège. Avant de passer à la musique des combats, je pense qu’il serait une erreur de faire l’abstraction de thème du sage Laruto. Le départ est avec des choeurs et une basse continue. La mélodie est ensuite faite par la harpe, toujours accompagnée des choeurs, et se termine tout simplement par un décrescendo laissant la musique comme inachevée. Maintenant, les combat, et tout d’abord, les boss : comme toujours, la musique est très vive, mais cette fois, au lieu de la faire avec des sons graves et inquiétants, c’est une musique aiguë et joyeuse que nous entendons. Elle serait presque inadaptée à de tels combats, mais les boss bougent d’une telle façon qu’on pourrait croire qu’ils dansent (ce qui ne les empêchent pas de nous infliger de sérieux dégâts). Quant à la mélodie d’Alter Ganon, on commence par des notes se superposant, et ornementées de façon à créer dès le départ une certaine tension. Le reste est fait d’arpèges, avec le rythme marqué par un tambour par derrière. Le reste de la mélodie est fait de quelques phrases dont les notes sont très proches, toujours pour faire du suspens dans l’action. Belle frayeur en perspective, donc ! Mais dans l’ensemble, les musiques sont plutôt joyeuses et vives, mais toujours fluides pour rester dans le contexte du vent marin.

 

** Le bilan **

Après ces quelques analyses, on peut voir que plusieurs points de chaque jeu sont identiques : tout d’abord, les combats de boss. La mélodie est toujours très rapide, pour entraîner le joueur à être très vif lui aussi. Mais si les musiques de A Link to the Past et Ocarina of Time privilégient le côté sombre et dangereux de l’action, The Wind Waker a une mélodie plutôt joyeuse. On peut expliquer cela par le fait que ce jeu est assez enfantin, d’ailleurs, très peu de mélodies sont sombres ou inquiétantes. A la limite, le château d’Hyrule, mais on en reste là. A propos de musique joyeuse, on se rend compte qu’on en a de plus en plus au fil des jeux. Dans A Link to the Past, nous avons vu que l’accompagnement était souvent très mystérieux, ce qui mettait du suspens dans l’action, malgré une musique fière que l’on voyait de temps en temps par-dessus. Dans Ocarina of Time, le mystère est souvent présent, mais beaucoup moins, surtout en-dehors des temples et des donjons. Il n’y a qu’à voir la forêt Kokiri, la place du marché, ou autre. Quant à The Wind Waker, il n’y a presque plus rien d’inquiétant dans la musique, même si quelques endroits sont plus dangereux. On s’aperçoit donc bien que nous allons de plus en plus vers un univers tranquille et un peu enfantin. Mais tout ça n’est pas fait dans le but d’attirer un public jeune, car ce serait détruire l’une des principale qualité de Zelda, être adapté à tout joueur. Par contre, on peut associer la musique de moins en moins sombre à la forte baisse du nombre de donjons, et même aussi à la baisse de la difficulté. Le problème, c’est que si la musique de plus en plus gaie n’est pas tant désapprouvée que ça, les deux autres points le sont fortement. Et comme ces trois caractéristiques évoluent ensembles, une hausse de difficulté sera forcément accompagnée d’une diminution de joie dans la bande-son. Et comme les musiques gaies accrochent plus facilement l’oreille du joueur, les supprimer serait sacrilège. Le tout est maintenant de trouver un juste milieu, qui ravira tout le monde.

 

La musique selon le lieu

Dans la première partie, nous avons vu différents points de la musique de plusieurs jeux. Ici, nous allons parler de lieux qui reviennent fréquemment dans les Zelda, et des différentes musiques qui les habillent selon l’opus de la série.

 

Introduction

Nous y voilà. Nous tenons notre console (ou notre manette) entre nos mains, prêts à commencer (ou même recommencer)une fabuleuse aventure en compagnie de notre ami Link. Mais avant de jouer, une petite introduction présente le contexte et l’élément déclencheur de l’histoire. Bien sûr, elle est accompagnée d’une musique qui plonge le joueur dans l’atmosphère du jeu. Cette musique-là est déterminante, car c’est elle qui pose le décors et informe dès les premières notes le joueur de l’ambiance globale du jeu. Et comme l’ambiance de Zelda varie assez peu d’un jeu à l’autre (en principe, il y a quand même des exceptions), la bande-son est souvent dans les mêmes tons, et il n’est pas rare que l’on retrouve dans un nouveau jeu un petit air familier.

Commençons par The Adventure of Link. Au départ, nous avons une série de petites notes aigus descendant légèrement, puis quelques notes moins aigus et lentes avec un accompagnement légèrement grave. Après, nous revenons sur des notes aigus mais plus mélodique, avec toujours le même accompagnement, avant de retourner dans le grave. Et pour finir, on passe subitement dans le allegro jusqu’à la fin. On a donc un thème dans les tons aigus, et une basse pas très grave. Le tout début avec les petites notes a quand même de quoi donner des frissons, on dirait presque le bruit d’une petite pluie sur un lac, vif et cristallin. La suite ressemble plus à un chant, qui raconte un peu l’histoire à lui tout seul, avec des moments tranquilles et d’autres où l’on sent un malheur arriver. Mais bon, niveau qualité, ce n’est pas encore tout à fait ça.

Après, voilà A Link to the Past. On démarre en fanfare avec une musique à la trompette et des cymbales par derrière. C’est une musique très glorieuse que nous avons, le genre de musique jouée pour célébrer un évènement important dans un palais, par exemple. Mais ensuite, une musique un peu triste, ou plutôt nostalgique arrive, pendant un petit moment, avant de rendre la place à la musique royale du départ. Quand soudain, c’est une mélodie très douce que l’on entend, qui reviens légèrement sur celle nostalgique que nous avons déjà entendu. Et pour finir, on retourne sur la fanfare, mais cette fois accompagnée au piano, puis reprise une quinte au-dessus, et terminée en beauté par trois note conclusives. Sur ce coup-là, Koji kondo a bien visé, car quoi de mieux pour démarrer un jeu qu’un air fier et affirmé ? Et après le spectacle, place à l’histoire, aux souvenirs, avec la douce mélodie qui suis. Et après, un petit retour à la fête, pour mieux continuer dans la nostalgie du départ, mais cette fois avec un thème très différent, qui petit à petit reviens au premier. Quant à la codafinale, nous avons bien sur la fanfare, mais l’accompagnement au piano laisse envisager que la fin arrive bientôt. Et quelque part, il adoucit même le chant des trompettes. Quant à la toute fin, elle est prise une quinte au-dessus avec une fanfare plus belle que jamais, vraiment un magnifique bouquet final. Ici, le jonglage entre le grandiose et le nostalgique est réalisé avec un talent de maître, pour notre plus grand plaisir !

L’introduction de Link’s Awakening est beaucoup plus courte, et reprend la mélodie du Monde de la Lumière dans A Link to the Past. Mais on a l’impression qu’elle est beaucoup plus vive car elle est accompagnée en décalé par une sorte de piccolo (petite flûte traversière) avec des tons très aigus. De plus, on entend derrière comme un violoncelle qui est plus tard rejoins par un alto, et qui, par un accompagnement à peine moins rapide, entretiennent la cadence infernale de la mélodie. L’intro se termine par des accord qui se répondent mutuellement entre l’alto et le violoncelle qui laissent place après à une note longue et assez grave. On retrouve assez le départ vif et entraînant de A Link to the Past, et c’est normal, Kondo n’allait pas nous mettre un requiem pour commencer un Zelda ^^.

Et voici enfin le grand Ocarina Of Time ! Mais cette fois, la musique de l’introduction s’éloigne énormément de celle festive des deux précédentes. Le début est fait d’accords arpégés au clavecin, suivi à chaque fois d’une note très longue allant en crescendo. Plus tard, c’est un joli petit air de flûte très lent qui vient se superposer aux deux instruments, et, peu après, il y a un changement presque imperceptible dans l’accompagnement du piano, qui est remplacé par un violoncelle. Enfin, la flûte se tait, et on termine par deux accord arpégés par le piano qui a reprit sa place, avec toujours les notes longues du violon, comme au début, le tout pianissimo. C’est d’ailleurs assez surprenant pour un Zelda comme celui-ci de démarrer tout doucement. Mais bon, ça n’enlève rien à la beauté de la mélodie, alors on ne va pas se plaindre…

Majora’s Mask ! On commence par une musique qui sera tout au long du morceau l’accompagnement, toujours sur le même rythme, toujours les mêmes notes. puis il est rejoins par le piano, qui fera la mélodie principale. Un peu au loin, on entend bientôt les violons, mais pas longtemps. Mais plus tard, le piano s’arrête, et les violons reprennent, avant de laisser la place à la musique de départ. Elle continue, mais soudain, on entend par derrière d’étranges notes longues et très graves. Presque tout de suite après, la musique change radicalement, et deviens très inquiétante, avec plus tard une sorte de frottement vraiment bizarre, un peu comme un rire, mais le son est très différent de celui d’une voix normale. Comme je l’ai dit, c’est vraiment un frottement, de plus en plus rapide, et qui fait assez peur à la première écoute. D’après ce qu’on entend, Koji a décidé de revenir à des musiques assez lentes et mystérieuses pour la Nintendo 64. Car même si la mélodie du piano est un petit peu rapide, on a toujours une impression de lenteur, sans doute à cause de l’accompagnement qui demeure obstinément identique et lent. Mais comme pour Ocarina of Time, cela n’enlève rien à la beauté de la musique, alors pourquoi pas un début calme ?

Et maintenant, passons à The Wind Waker. Pendant qu’est fait un bref résumé de Ocarina of Time, une douce musique à la flûte de pan arrive. Elle rappelle au début le Chant de Laruto du même jeu. puis on passe au thème familier du Monde de la Lumière de A Link to the Past, mais assez lent, et qui finit légèrement différemment. Il n’y a pas beaucoup de choses à voir dans cette musique, à part qu’elle éveille, comme dans le récit au même moment, une certaine nostalgie des jeux précédents avec énormément de détails y faisant référence. On est dès lors plongé dans l’univers familier de Zelda, et on comprend tout de suite que le scénario n’est autre que la suite des opus sur N64.

Et pour finir, The Minish Cap. L’histoire de la légende est accompagnée d’une musique qui reste toujours très lente, comme depuis Ocarina of Time. Elle commence avec des notes très basses (sans doute une contrebasse jouant des pizzicato, c’est-à-dire des notes pincées, et non frottées avec l’archet)servant à poser le rythme. Entre chacune de ces notes est jouée un air sur une sorte de xylophone. Pendant ce temps, des violons font des notes très douces et longues, si discrète qu’on ne les entend pas tout de suite, sauf si on s’y attend, bien sur. Après le xylophone, c’est une flûte de pan qui reprend la mélodie, avant de s’arrêter sur une pause, où tous les violons continuent sur un accord. Ensuite, elle reprend, et l’on finit sur la fin de sa phrase.

Comme bilan de cette analyse sur les introductions dans les jeux Zelda, ce qui ressort assez est le fait qu’après des débuts où la musique était rapide et joyeuse, le passage de Zelda sur console s’est subitement accompagné d’un changement dans les mélodies, les rendant soudain plus lentes, et même parfois un petit peu tristes. Cela est sans doute dû aux souvenirs qu’elles évoquent, mais là je parle surtout de The Wind Waker, qui est un véritable retour aux sources.

 

Boss/Combats

Evidemment, sans combats, un jeu vidéo d’aventure, n’a plus aucun sens. Et un combat sans une bonne musique derrière, ça fait un peu beaucoup inactif. Et surtout, l’ambiance n’a rien d’effrayante, et comme le but d’un affront est souvent de faire apparaître un monstre plus ou moins repoussant, inutile de dire que la bande-son d’un combat joue un rôle déterminant, bien plus important qu’on ne peut l’imaginer. Et pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons l’habitude d’être accompagné dans nos bataille par une mélodie entraînante, dont on oublie parfois l’existence, tellement on est absorbé par ses gestes, et puis aussi un petit peu parce qu’une musique dans un combat, c’est la “routine”. Mais elle est vraiment primordiale ! La preuve : essayer d’imaginer la musique du Château d’Hyrule de The Wind Waker dans votre combat contre Gohma. euh, il y a quelque chose qui cloche, on risque même d’être déboussolé un instant. Car comme je l’ai dit et re-dit dans la première partie du dossier, la bande-son d’un combat est là d’abord pour nous dire : Attention, danger ! D’ailleurs, dans pas mal de jeux (pas forcément Zelda), quand des ennemis s’approchent, la musique change tout d’un coup, avant même que les monstres en question ne soient dans notre champ de vision !

Bien, maintenant, passons à l’analyse des différentes musiques de combat qui habillent les Zelda selon les jeux :

Allons-y avec The Adventure of Link ! La musique du combat est partout la même. C’est un air joué par un instrument à cordes, avec un autre non-identifié qui fait un accompagnement assez discret. Bon, je vous l’accorde, la mélodie n’est pas vraiment très recherchée, mais elle est pour l’époque très bien pour démarrer un peu d’action. Elle est très courte si on l’écoute en format midi ou mp3, ce qui signifie qu’elle est extrêmement répétitive dans le jeu. Ce n’est donc pas sur cette séquence que l’on s’est beaucoup appliquée chez Nintendo, mais ça reste quand même acceptable. On va dire que la musique dans ce jeu se rattrape sur le reste, ce qui n’est pas forcément vrai^^.

Dans A Link to the Past, on ne peut pas dire que la musique des boss soit très travaillée ! On commence avec un beau départ, certes, comme dans la plupart des musiques de boss de n’importe quel Zelda, d’ailleurs. Mais après, c’est simple, c’est toujours la même chose ! C’est toujours le même rythme, toujours les mêmes notes… Bref ce n’est pas terrible. Enfin, Kondo a quand même respecté la règle de base : une musique vive et angoissante. Ici, le stress est presque palpable, et le fait que la musique soit faite dans les tons grave ne fait que rajouter de la peur dans le tout. De toute manière, comme on ne fait pas très attention à la musique dans un combat à mort, ce n’est pas grave du tout s’il n’y a pas de mélodie, car le but n’est pas de faire une oeuvre monumentale, mais de plonger dès le départ le joueur dans le vif de l’action. Pour le coup, c’est très réussi avec ce départ franc et net.

Et maintenant, Link’s Awakening ! Dans cette bataille, il n’y a pratiquement aucune mélodie. Ce n’est donc pas une musique faite pour être vraiment écoutée. Disons qu’elle est là pour stresser au maximum le joueur : des notes très répétitives, qui vont progressivement de plus en plus aigu, des percussions endiablées par derrière… De ce côté-là, c’est vraiment réussi, mais du côté « agréable à entendre », ce n’est pas trop ça… Dommage !

On passe à Ocarina Of Time, à présent. Dans le combat contre un boss, le départ annonce tout de suite la couleur ! Un instrument à vent qui joue des trilles en descente, et c’est parti ! Le reste est joué par un piano, des notes rapide, alternant descentes et montées. Par-dessus, un instrument assez bizarre (mais c’est le but d’être plongé dans l’étrange, pour être encore plus angoissé !) joue une sorte de mélodie, dont les notes sont longues et les intervalles peu espacés. Il y a déjà plus de mélodie que dans LA, mais ça reste plutôt maigre.

Dans Majora’s Mask, en revanche, Kondo a su combiner atmosphère angoissante et musique ! Là, ce n’est pas toujours pareil. Il y a d’abord une voix qui monte petit à petit, avant de déboucher sur quelque chose de beaucoup plus lié, tout en restant piqué avec la basse du dessous. Le tout reste bien harmonique, ce qui n’est vraiment pas désagréable !

Quant à The Wind Waker, c’est sans doute à cet endroit que la musique est la plus belle. Par contre, elle n’est pas aussi effrayante que dans les anciens jeux.. Eh oui, il faut savoir choisir ! Mais comme le jeu en question n’est pas aussi effrayant que ses prédécesseurs, il est tout à fait normal que la musique suive. Elle est jouée dans l’aigu, avec une mélodie que l’on gardera longtemps en tête ! Et par là, elle sort totalement de l’ordinaire, enfin, de ce à quoi on était habitué ! Certains diront qu’elle fait trop « gamin », d’autre que c’est la plus jolie… Les avis sont très partagés là-dessus, comme pour tous les autres points de The Wind Waker, d’ailleurs !

On touche à la fin de cette partie, avec The Minish Cap ! Je parlerai ici du combat final, contre Vaati. Ici, on retourne à un côté sombre, mais avec tout de même une belle mélodie, surtout lorsque l’orgue se met à jouer. La musique est fluide, limpide, et tout cela ne peut que la mettre en valeur. Cependant, elle reste assez répétitive. Mais ce n’est pas grave, car le peu que nous entendons est tout simplement magnifique ! Nous avons sans doute là l’une des plus belles musiques de Boss de Zelda !

 

Final

Tous les gamers vous diront ce que l’on éprouve lors d’une séquence de fin d’un jeu. Il y a à la fois deux sensations. Tout d’abord, la sensation de fierté : on est heureux d’avoir enfin réussi à terminer ce jeu, sur lequel on a passé des heures, où l’on s’est senti par moments complètement découragé à cause des nombreuses difficultés… Plus un jeu a été long, plus on est content, c’est logique ! Mais, souvent, à l’approche du générique, un autre sentiment laisse place à cette joie : la tristesse, ou plutôt la nostalgie. C’est dans les très bons jeux qu’on la ressent. En effet, tout d’un coup, vous revenez à la réalité, et vous pensez : voilà, tout est fini. Je vais maintenant devoir quitter mon personnage. Je n’aurai plus aucune surprise à voir venir, aucun boss nouveau à découvrir, avant le prochain jeu, qui sortira… Dans très longtemps, j’en ai bien peur ! A moins qu’il ne sorte pas du tout… Oh mon Dieu, que je suis triste ! Ce mélange bizarre de sentiment se retrouve dans la musique. Elle suit comme ça les émotions de l’auditeur, qui passe brutalement d’un état à l’autre. Mais, avec Zelda, nous sommes quand même tranquilles ! De nouveaux jeux sortent régulièrement, il y a donc une petite touche d’espoir !

Dans le tout premier Zelda, la musique est assez lente, et fait surtout comprendre que c’est vraiment la fin du jeu, et pas vraiment qu’on a enfin gagné ! Bien sur, la qualité sonore n’est pas extraordinaire, mais une musique plus gaie aurait été la bienvenue…

Dans Link’s Awakening, il y a déjà plus de fierté ! On sent que tout le monde est heureux, tout le monde danse… La vie est belle, quoi ! C’était le défaut de la joie inexistante dans The Legend of Zelda qui noircissait le tout, mais il a été plutôt bien corrigé ici, ce qui nous montre bien que Zelda évolue beaucoup dans les premières années !

Ocarina Of Time, en revanche, retourne un peu à la tristesse présente dans le premier Zelda. Mais la musique est infiniment plus belle. Ici, elle a donc de quoi arracher des larmes, même aux personnes très peu émotives. C’est le moment où l’on se remémore tout ce qu’on a vécu dans ces intenses moments de jeu. L’espèce de voix qui apparaît vers le milieu confirme cette tristesse, bientôt suivie par les choeurs. On appellerait bien ça une complainte, et ce chant ressemble fort à un cri de désespoir. Mais… Que se passe-t-il ? On entend soudain ce bon vieil air DES Bois Perdus ! Et c’est ainsi, avec cette musique joyeuse et entraînante, que l’on passe des larmes au rire… Ce n’est pas beau, ça ? En plus, quelques petites fantaisies y sont ajoutées, et ce n’est pas pour nous déplaire ! Mais, naturellement, nous nous retrouvons dans un thème plutôt inconnu, un peu inquiétant, surtout à cause des voix qui arrivent… Mais c’est pour laisser place cette fois à la fierté, et de beaux accords magnifiquement liés nous prennent au coeur. Après cela, il y a un petit retour au thème du début du générique, mais avec un semblant de gaieté, pour finir en beauté avec des choeurs plus joyeux, avec lesquels on se croirait presque dans une église. On croit que c’est fini, mais une douce mélodie, toujours celle du début revient, et c’est à nouveau la nostalgie qui nous prend aux tripes ! C’est la dessus qu’on finit donc. Kondo a été très fort. Vous l’avez sûrement remarqué, on passe dans ce générique d’un état à un autre avec une rapidité déconcertante ! Cette musique est une grande oeuvre, l’une des plus belles du jeu !

Pour Majora’s Mask, c’est une belle fanfare qui débute (fierté, toujours !) Mais après, c’est la harpe qui enchaîne, bientôt rejoint par un cuivre, ce qui donne un du magnifique, d’où s’élève une tristesse bien perceptible, même pour quelqu’un qui n’aurait pas joué au jeu. Mais après, on retrouve un bel air joyeux et dansant, qui nous rappelle tous nos moments de bonheur ! Ensuite, on retrouve notre chère fanfare, qui nous rappelle bien qu’on est vainqueur ! Et c’est reparti pour la danse, juste après ! Puis, un nouvel air apparaît, au cor, mais c’est pour mieux repartir sur la fête précédente, brusquement interrompue pour une fin grandiose, tout en accord ! Comme pour Ocarina of Time, dans cette musique, nous passons d’une émotion à une autre, avec délicatesse, comme toujours !

Je n’irai pas plus loin dans les musiques de fin, car les plus parlantes se trouvent ici, The Wind Waker et The Minish Cap reprenant le côté de deux derniers. Ce qu’il faut retenir, c’est que les musiques de fin sont beaucoup plus soignées aujourd’hui qu’il y a quelques années, car, avant, on ne mesurait pas assez l’importance capitale qu’elles avaient dans le jeu ! Koji Kondo sait maintenant très bien traduire les sentiments dans ce moment très délicat du jeu, où deux sentiments se bousculent dans notre coeur, et où l’on ne sait pas lequel des deux est le plus important. Ici, l’aspect de grandiose doit toujours être respecté, ce qui n’était pas le cas au début. Les cuivres sont toujours très bien utilisés dans ce domaine, car une fanfare est toujours fière, les musiciens la joue la tête haute, heureux comme jamais !

 

Le maître absolu : Koji Kondo

C’est bien beau de parler de toutes ces fabuleuses musiques qui ont accompagné l’un des plus beaux jeux de notre époque, mais il ne faut surtout pas oublier qu’il y a derrière tout ça une personne, qui, dotée d’un génie remarquable, a su inventer, créer, produire toutes ces oeuvres merveilleuses qui nous ont enchantées pendant près de vingt ans, et qui nous enchanteront toujours, aussi longtemps que durera la série des Zelda, aussi longtemps que la flamme dans l’esprit de notre compositeur préféré brillera… Je vais donc vous faire une petite biographie de Koji Kondo, pour que vous sachiez mieux qui est cet homme.

Koji Kondo est né le 13 août 1960, à Osaka, au Japon. Précoce, il commence à composer des musiques qui ne seront malheureusement jamais publiées à 17 ans. A 20 ans, en 1980, amateur de jeux vidéo, il tente sa chance chez Nintendo. Ses compositions sont appréciées, et il est admis. C’est là qu’il fait la rencontre de Shigeru Miyamoto, qui allait devenir le papa de Zelda, et aussi Mario. C’est donc Koji qui sera chargé de leur bande-son par la suite. Il composera également la musique de Starfox.

Il commence donc avec Super Mario Bros. Cependant, il se révèlera vraiment pour ses oeuvres de Zelda, dès le premier opus de la série. Ensuite, il enchaînera Starfox, Super Mario RPG et Pilotwing. Son talent sera de plus en plus reconnu, surtout grâce à l’évolution des consoles de jeux et des sons de meilleure qualité qu’elles peuvent désormais produire. Ocarina Of Time fut un succès, tout comme Majora’s Mask. Il participera à l’orchestration de MM, où il sera bien sur chef d’orchestre.

Ses genres de musiques préférés sont le jazz et la musique latine, et son compositeur préféré, Henry Mancini, le compositeur de la Panthère Rose.

J’espère que ce dossier sur la musique dans les Zelda vous aura plu, et qu’il vous permettra de porter un oeil nouveau sur les oeuvres que vous entendrez. Un conseil : lorsque vous jouez à un jeu, soyez bien attentif à la mélodie, car certaines comme celles de Zelda sont excellentes, et vous passeriez à côté de quelque chose si vous ne les écoutiez pas. Vous verrez, cela en vaut vraiment la peine, et vous vous rendrez rapidement compte à quel point elles sont inégalables. Mais vous le saviez peut-être déjà !

L`Auteur

Tcheco

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Tcheco : Ancienne co-webmastrice de Triforce Legend entre 2005 et 2007.
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